locale - GRAND-LEEZ

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Et deux mots de son histoire locale :


A l’époque romaine, la localité était reliée par un diverticulum à la chaussée romaine Bavai-Cologne : une importante colonie s’y établit ainsi qu’en témoignent de nombreux vestiges (tumuli, poteries, monnaies, etc.) retrouvés dans le triangle Grand-Leez/Baudecet/Walhain.


On trouve la première mention de Leez dans un acte de 805, daté de « la villa de Leez », où le seigneur nommé Nebelong cède ses biens à l’abbaye de Saint-Denis, près de Paris. 
Alors qu'aucun autre village de la contrée n'est mentionné dans des documents antérieurs au Xe siècle, Grand-Leez se trouve inscrit dans le célèbre polyptique de Lobbes de 868-869 au nombre des endroits faisant partie du pagus (comté) de Darnau, auquel le diplôme de 948 pour l'abbaye de Gembloux rattachera des lieux voisins : Gemblaus, Asnatgia, Salvenerias, Curtils et Walaham.  Après avoir appartenu à cette abbaye, puis à celle de Lobbes (868-869), et à nouveau à l’abbaye parisienne (980), le domaine tomba aux mains de seigneurs laïcs. Grand-Leez et Petit-Leez devinrent seigneuries hautaines du duché de Brabant.

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Empreinte sur cire
du sceau de la haute cour de Grand-Leez 22-12-1558
conservée aux Archives Générales du Royaume (n°2096)
SceauGLz



Le Polyptique nous fait reconnaître Grand-Leez dans le lieu nommé Lacium ou Latium. Cette dénomination reparaîtra au XIIe siècle maiscomme forme savante. De bonne heure, bos écrits emploierons de préférence la forme romane ou vulgaire, soumises à toutes les variantes orthographiques possibles : Laiz, Lais, Lez, Leiz, Leez, Lees, Les, Leys, Lay.

Grand-Leez s’est formé à partir de deux seigneuries hautaines, relevant toutes deux du duché de Brabant, Grand-Leez et Petit-Leez. La distinction entre les deux villages ne remonte qu’au XIIe siècle, car, à l’origine, la dénomination commune était Lach (marais) ; des étendues marécageuses avaient succédé à un grand lac qui s’étendait des confins de Gembloux à Aische-en-Refail. L’ancien château féodal de Grand-Leez (démoli vers 1840) était construit sur pilotis au milieu d’un étang.




Chateau500.jpg
Extrait de la carte de Ferraris concernant
l'emplacement du château de Grand-Leez.
On peut nettement le distinguer ainsi que son étang
qui se trouvait à peu près à l'endroit des étangs Vanderlick.
Alimentée par les eaux du Warichet à l'est et de l'Orneau au sud,
ce lac de retenue se déversait à l'ouest dans le moulin Nazé
via un bief sous le sentier de la Bonnière

On accédait au château par le sud via une drève arborée qui allait
de la chapelle de la Bonnière jusqu'au Trou
(actuellement rue de Petit-Leez).
Vous remarquerez que le Trou ne communique pas encore
avec la rue Delvaux (avec la montée vers la cabine).

Repérez également l'église et l'ancien cimetière qui l'entourait.


A la tête de Grand-Leez, on trouve d’abord les de Leez (XIe-XIIe s.), de Grand-Leez, puis au XIVe S., les Diepenbeek et les Sombreffe (vers 1400), ensuite, après de nombreux propriétaires, les de la Marck à la fin du XVIe s. qui vendent la seigneurie en 1614 à J. d’Argenteau, seigneur de Velaine-sur-Sambre. Suite au mariage de M. d’Argenteau avec J.H. de Corswarem, la seigneurie de Grand-Leez échoit à la famille de Looz-Corswarem en 1677.


La seigneurie hautaine de Petit-Leez appartenait au début du XIIe s. à Henri de Petit-Leez, au XIVe s., à Arnould de Tillich (1311), au XVIe s., aux de Berlo. Au début du XIIe s., le prieuré de Wavre, dépendant de l’abbaye d’Afflighem, possédait de nombreux biens à Grand-Leez ; ceux-ci passèrent en 1175 à l’abbaye de Floreffe. Henri de Grand-Leez céda en outre aux moines 200 bonniers de bois à défricher ; mais les manants, se sentant lésés dans leurs droits d’usage, réclamèrent auprès du duc de Brabant. En 1191, Henri Ier trancha en accordant aux moines 100 bonniers. L’abbaye de Floreffe possédait donc une seigneurie et une Cour foncières à Grand-Leez. En 1618, J. d’Argenteau passa un accord avec les Prémontrés pour délimiter leurs droits respectifs : le domaine foncier des moines englobait une ferme, quelques maisons, des terres et des bois ; le seigneur hautain se réservait les amendes de justice et les droits d’usage de la forêt. Il en allait de même à Petit-Leez où, dès 1311, Arnould de Tillich avait déterminé les droits respectifs des moines de Floreffe et les siens.

La paroisse de Grand-Leez est fort ancienne ; au début du XIIe s., la perception des dîmes et la collation de la cure appartenaient au seigneur laïc ; en 1153, elles échurent au prieuré de Wavre et en 1175 à l’abbaye de FLoreffe. Les Prémontés de Floreffe desservirent la paroisse de Grand-Leez pendant tout l’Ancien Régime. C’est l’abbaye qui fit construire l’église actuelle, qui date de 1786, et le presbytère, qui remonte au XVIIIe s. La chapelle de Petit-Leez en dépendait, ainsi que le hameau de Petit-Manil.


La localité fut toujours essentiellement agricole, ainsi qu’en témoignent de grandes fermes anciennes comme celle de la Converterie, ancienne propriété de l’abbaye de Floreffe, et la ferme de Repeumont (première moitié du XVIIIe s.). A la fin du XIXe s., de nombreuses améliorations furent apportées dans le domaine de la culture (drainage des champs, utilisation d’engrais chimiques, mécanisation, etc.). En 1834, sur une superficie communale de 1289 ha, 1082 sont consacrés à l’agriculture et 1016 encore en 1959. En 1846, on dénombrait 366 exploitations et, en 1959, 306. Le nombre de personnes occupées dans l’agriculture était de 423 en 1846, 809 en 1895, 495 en 1929 et 323 en 1950. Combien aujourd’hui ?


Au milieu du XIXe s. (1855 et 1856), plus de 150 audacieux habitants de Grand-Leez émigrèrent aux Etats-Unis (Green-Bay et Lincoln) et au Canada. Ils y fondèrent des villages aux nomx bien de chez nous et on y parle encore le wallon. Leurs descendants sont nombreux.


La population de Grand-Leez était de 539 habitants en 1755 ; 873 en 1801 ; 1801 en 1846 ; 1796 en 1910 ; 1494 en 1961 ; 1481 en 1976 ; un peu plus de 2000 à l’époque actuelle. 



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